Faire un état de la question

Caractéristiques

Dans plusieurs cours de sciences humaines, les professeurs demandent de réaliser un travail de session. Ce travail peut prendre différentes formes et, dans bien des cas, il s’agira d’une recherche théorique dont le principal objectif sera de vous vous faire connaître un sujet ou une question. On peut comparer ce travail à celui du photographe qui cherche un angle particulier pour prendre une photo selon un but précis. C’est ce que vous ferez d’une certaine manière selon l’orientation qui sera retenue. Pour ce faire, il faudra consulter la littérature scientifique disponible sur ce sujet. Par exemple, votre travail pourrait consister à dresser le portrait actuel des connaissances sur un sujet particulier.

On appelle ce type de travail un état de la question. Prenez note que dans le cadre du cours d’Initiation pratique à la méthodologie des sciences humaines (IPMSH), on vous demandera d’effectuer un long travail de recherche qui s’étalera sur toute la durée de la session et qui ira bien évidemment au-delà de cette étape.

Un état de la question a le plus souvent comme objectif de faire une synthèse sur un sujet ou une question et donc de présenter l’état d’avancement des travaux dans ce domaine en consultant la littérature scientifique sur le sujet.

Marche à suivre

La première étape consiste à énoncer clairement la question centrale du travail. Dans certains cas, la question à l’étude sera fournie par le professeur. Dans d’autres cas, il faudra la préciser vous-même (voir les capsules vidéos à ce sujet).

Voici deux exemples de sujets de travaux :

Les impacts des pensionnats autochtones sur les Innus
Les écarts entre la rémunération des hommes et des femmes ayant une formation scolaire équivalente

Il est d’abord essentiel de comprendre tous les termes associés à cette question ou sujet. Il faut donc définir ces termes dans un premier temps. Dans le cas du premier exemple, il faudra d’abord expliquer ce que sont les pensionnats autochtones (à quel moment par exemple ont-ils existé, où étaient-ils localisés, les liens qui peuvent être faits avec la Loi sur les Indiens, etc.) et préciser qui sont les Innus (dans quelles communautés vivent-ils, etc.).

La prochaine étape consistera à documenter la question ou le sujet (voir la section Recherche documentaire à ce sujet) et à bien identifier le type de sources dont vous aurez besoin pour faire le travail. Par exemple, si vous désirez montrer l’évolution d’un phénomène, il peut être souhaitable d’avoir des sources plus anciennes. Si vous vous intéressez aux impacts actuels d’un phénomène, la documentation devra être récente. Une fois les sources trouvées et bien sélectionnées, il faut recueillir des informations. Cela peut se faire à l’aide de fiches ou des notes de lecture ou de cartes conceptuelles (voir la section Recueillir et organiser des informations).

Les informations recueillies devront être analysées et reformulées dans vos propres mots afin de vous assurer de bien les comprendre et de les mettre dans le contexte approprié. Le travail consistera alors à dégager les principaux facteurs (politiques, économiques, sociaux, culturels, etc.) selon l’angle choisi et le cours pour lequel le travail est réalisé. Pour un travail sur les impacts des pensionnats autochtones, il est certain que les facteurs politiques devront être présentés comme l’incontournable question de la Loi sur les Indiens. Cependant, les pensionnats ont eu des impacts sociaux, culturels, sanitaires, etc. sur les Innus. Il faudra donc s’assurer de bien faire le tour de la question. Les liens qui unissent ces différents facteurs, de même que les forces et les faiblesses de chacun peuvent aussi être présentés. Il sera important de bien évaluer la validité et la pertinence des informations recueillies pour faire le travail tout en demeurant critique quant à la qualité et la validité de celles-ci (population étudiée, collecte des données employée, etc.) Voir la section Évaluer ses sources à ce sujet.

Quand viendra le temps de faire le plan de rédaction, il faudra ordonner les informations colligées, c’est-à-dire choisir l’ordre logique dans lequel elles seront présentées. Plusieurs choix seront possibles et il faudra juger lequel convient le mieux. Il doit généralement y avoir une progression dans le texte, c’est-à-dire qu’il faut passer par exemple du plus général au plus particulier, du plus ancien au plus récent, etc.

Vous avez des sources qui donnent des informations contradictoires ? C’est tout à fait normal. Vous n’avez pas à prendre position, mais les différents points de vue à ce sujet doivent être présentés afin de demeurer le plus objectif possible.

Tout le travail doit être organisé et articulé autour d’un fil conducteur (normalement, il s’agit du sujet ou de la question de recherche sur laquelle repose le travail). Le lecteur doit être capable de suivre ce fil facilement. L’utilisation judicieuse de marqueurs de relation (cependant, de plus, néanmoins, etc.) s’avère un outil de première valeur pour lier adéquatement les différentes informations présentées dans le texte.

Enfin, il n’est pas suggéré de donner son opinion dans la plupart des travaux qui sont réalisés dans le cadre des cours de sciences humaines. Au cégep, la formation offerte dans notre programme a comme objectif de faire de vous des lecteurs critiques et éclairés. Il est possible qu’on demande de porter un jugement sur certains sujets ou questions, mais il devra toujours refléter ce qui a été appris lors des lectures, des cours ou lors de l’interprétation de résultats obtenus suite à une collecte de données et non sur des idées préconçues ou des préjugés.  Le travail consistera à rendre compte de la manière la plus objective possible ce qui en fait a été appris.

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